Wolfgang Hillinger, directeur de DS Automotion et membre du comité directeur de la VDMA, a été interviewé par Mathis Bayerdörfer, rédacteur en chef du magazine ROBOTIK UND PRODUKTION, sur le thème de la VDA 5050 et de son application dans l'industrie. Des alternatives et d'autres interfaces ont également été abordées.
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De votre point de vue, quelle est l'utilité de la VDA5050 ? Dans quelle mesure avez-vous mis en œuvre cette interface dans votre portefeuille d’activité ?
Pour l'utilisateur, la norme VDA5050 présente surtout des avantages en termes d'indépendance et de flexibilité. En tant que fournisseur, nous ne voulons évidemment pas nous fermer les portes et avons adapté l'ensemble de notre portefeuille à la VDA5050. Nous continuerons bien sûr à développer cette compatibilité open source.
La norme est-elle vraiment arrivée dans l'industrie ? Y a-t-il encore beaucoup d'explications à fournir du côté des utilisateurs ?
La VDA5050 est arrivée sur le marché. Mais tant la perception que l'acceptation vont bien sûr encore passer par un certain processus. Il était évident dès le départ qu'une harmonisation entre tant de fournisseurs aux architectures très différentes ne serait pas une entreprise facile. De nombreux clients - petits et grands - ont peu d'idées de la complexité qui se cache derrière cette standardisation. Mais ce n'est pas nécessaire. Les fonctionnalités concrètes sont également secondaires dans un premier temps. Il est bien plus important de reconnaître la pertinence de la robotique mobile et l'idée derrière la VDA5050. Lorsque les clients envisagent l'achat d'un AGV/AMR, la plupart d'entre eux regardent déjà vers l'avenir pour savoir si la norme est prise en compte, afin de bénéficier d'une sécurité et d'une flexibilité accrues. C'est ainsi que l'on peut s'acheter dès aujourd'hui une part d'indépendance pour l'avenir.
Dans quelle mesure vos clients utilisent-ils déjà la VDA5050 ? À quelle fréquence rencontre-t-on déjà dans la pratique des flottes "mixtes" ou des solutions AGV qui intègrent différents fabricants via cette interface ?
Les grands équipementiers européens exigent déjà très activement la VDA5050. En dehors de quelques projets phares, le besoin d'assembler un système complet à partir de composants de plusieurs fabricants est encore limité. Au lieu de cela, les utilisateurs veulent s'assurer dès aujourd'hui que les extensions ultérieures seront possibles indépendamment des fabricants.
Quels domaines sont bien couverts par la VDA5050, où y a-t-il encore besoin d'adaptations ou de développements supplémentaires ? Dans quelle mesure l'interface peut-elle/doit-elle réagir aux tendances à venir et aux nouvelles technologies ?
Un complément important, déjà sur les rails, est le Layout Interchange Format, ou LIF. La nécessité de ce format est apparue avec les premiers projets dans lesquels des gestionnaires de flotte et des AGV/AMR de différents fabricants ont été intégrés dans un seul système. Il s'agit de savoir dans quel format et avec quelle qualité les différents sous-systèmes échangent entre eux des informations sur le plan d’implantation. Cette sous-norme sera publiée très prochainement, probablement à l'automne, en tant qu'élément supplémentaire de la VDA5050.
De plus, le groupe de travail VDMA définit actuellement un modèle de rôle auquel l'utilisateur doit se référer. Il détermine à quel fabricant il faut s'adresser en cas de problèmes lors de l'implémentation, comment mesurer la disponibilité ou comment obtenir une certification CE globale. La question de savoir ce qu'il en est de la garantie si l'utilisateur modifie l'installation en cours de fonctionnement ou fait appel à d'autres fabricants est également encore en suspens. Mais pour ces aspects aussi, des règles du jeu sont encore formulées.
La VDA5050 a-t-elle le potentiel de s'établir comme interface mondiale ? Y a-t-il des concurrents dans d'autres régions du monde, par exemple en Asie ?
La VDMA veut déployer et mettre en œuvre la norme à l'échelle mondiale. Jusqu'à présent, la force motrice de la VDA5050 a été l'industrie automobile en Europe, suivie par les fournisseurs de niveau 1 et 2. Ce n'est que si davantage de parties prenantes actives à l'échelle mondiale s'engagent à l'avenir que la VDA5050 sera réellement diffusée dans le monde entier. Jusqu'à présent, la norme a été élaborée entièrement en interne par la VDMA, et seules les entreprises appartenant à l'association peuvent y participer activement. Cela va changer prochainement. Le développement de la VDA5050 sera externalisé dans un groupe de travail. Comme auparavant, sous la direction de l'association. Mais ainsi, les entreprises qui ne sont pas membres pourront également collaborer à la norme. C'est en fin de compte une étape très importante pour établir la VDA5050 au niveau mondial.
Existe-t-il d'autres normes ou interfaces alternatives ou complémentaires à la VDA5050 que vous prenez en compte et implémentez en tant que fournisseur ?
L'initiative nord-américaine Mass Robotics constitue également une approche intéressante à nos yeux. Elle a tout autant reconnu la nécessité d'une harmonisation pour les robots mobiles, mais suit un autre concept : contrairement à la VDA5050, il ne s'agit pas d'une interface universelle, mais d'une couche système supérieure dans laquelle les trajectoires des AMR sont gérés. Je peux également m'imaginer cela à l'avenir pour DS Automotion.